L’idée de confier mon vélo aux aléas du transport maritime m’avait initialement inquiété. Pourtant, après une traversée nocturne ponctuée de brefs sommeils sur les sièges du ferry, l’arrivée à Ajaccio à l’aube a dissipé mes appréhensions. Ce périple autour et à travers la Corse m’a offert une immersion totale dans des paysages d’une incroyable diversité : du maquis méditerranéen aux plages de sable blanc, en passant par des montagnes escarpées aux panoramas saisissants. J’ai traversé des villages perchés comme Sartène, Corte ou encore Bonifacio, et profité des eaux limpides de la Méditerranée, parfaites pour une pause bien méritée. La traversée nord-sud, majoritairement via la nouvelle GT20, s’est révélée exigeante, notamment à cause du relief montagneux. Certaines étapes, comme l’ascension du col de Vergio, étaient de véritables défis sportifs, avec de forts dénivelés, mais toujours récompensées par des vues spectaculaires sur les aiguilles de Bavella ou le golfe de Porto-Vecchio.

Le Cap Corse m’a profondément marqué. Sauvage, escarpé, authentique – ses sentiers côtiers serpentent entre mer et montagne, révélant à chaque détour une nouvelle carte postale vivante. Et puis, il y eut les calanques de Piana. Un moment suspendu. En fin de journée, quand les falaises s’embrasent sous les lueurs dorées du soleil couchant, le silence s’impose, naturellement. Voyager au printemps fut un privilège. Les plages, encore désertes, m’ont offert des bivouacs inoubliables, bercés par le bruit des vagues et les lumières d’un ciel dépourvu de pollution.

Après les cols et les criques, une évidence : la Beauté n’est pas un cliché, c’est une promesse tenue.